Pourquoi déclencher l'accouchement ?

Informations sur l'usage du cytotec® (misoprostol) en obstétrique et sur l'accouchement déclenché en général
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mamancyto
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Pourquoi déclencher l'accouchement ?

Message par mamancyto »

Pourquoi déclencher l’accouchement ?

En France, le taux des accouchements déclenchés a augmenté significativement ces dernières années, passant de 10% en 1981 à 22% en 2003 [1]. Ces chiffres sont étonnants si l’on considère les risques non négligeables liés au déclenchement de l’accouchement : Augmentation du taux de césariennes, hyperstimulation utérine, souffrance fœtale, hémorragie de la délivrance, voire pire...
Si un certain nombre de déclenchements sont justifiés par des raisons médicales sérieuses, beaucoup trop d’accouchements sont déclenchés par «convenance » (25%) [2], ou pour des raisons médicales non valables.
Or, l’issue du déclenchement est liée à l’état du col. Plus celui-ci est favorable, plus le déclenchement a de chances de réussir. En revanche, déclencher sur un col défavorable entraîne un risque de césarienne supérieur à 20% [3] alors que celui-ci est inférieur à 5 % chez une primipare lors d'un accouchement spontané [4].

Avant de prendre (ou d’accepter) une décision de déclenchement, il faut donc se poser les questions suivantes :
- Le déclenchement est-il médicalement justifié ?
- Le col est-il favorable (score de bishop supérieur ou égal à 6) ?
Score de Bishop0123
Dilatation du col0 cm1 à 2 cm3 à 4 cm≥5 cm
Effacement du colLong (0 à 30%)Mi-Long (40 à 50%)Court (60 à 7O%)Effacé (≥ 80%)
Consistance du colFermeMoyenneMolle
Position du colPostérieureCentraleAntérieure
Positionnement de la tête fœtaleHaute et mobileAmorcéeFixéeEngagée
- Quels seront les produits utilisés et à quelles doses ?
- Quelle surveillance sera accordée à cet accouchement ?
- Quels sont les risques liés à ce déclenchement ?

Toutes ces questions devraient être évoquées avec un médecin avant de prendre une décision, et celui-ci est censé fournir aux futurs parents une information claire et loyale.

Déclenchement pour raisons médicales
Un déclenchement peut être nécessaire pour des raisons médicales : dépassement de terme (c’est à dire 42 SA), diabète mal équilibré ou avec retentissement fœtal, rupture prématurée des membranes à terme (mais le déclenchement n’est pas urgent), pré-éclampsie, arrêt de la croissance du fœtus (à ne pas confondre avec un retard de croissance) ...

Mais ne sont pas justifiés médicalement les déclenchements pour
- diabète gestationnel bien équilibré et sans retentissement fœtal,
- suspicion de macrosomie fœtale. Là, je me permettrai de citer l’excellent article de Blandine Poitel sur le site Infosaccouchement [5]:
Un fœtus en fin de gestation prend au plus deux cents grammes par semaine. Le plus gros à sortir c’est la tête – et parfois les épaules … or il ne va pas prendre tout ce poids dans le périmètre crânien ni dans les épaules !!!

- hypertension artérielle isolée, sans signes fonctionnels, hyper uricémie ou protéinurie isolées. Une surveillance est cependant nécessaire.
- rupture prématurée des membranes avant terme. (CNGOF mises à jour 2003) [6]
Personne n’a jamais montré une supériorité quelconque du déclenchement avant terme dans les ruptures prématurées des membranes par rapport à une surveillance bien conduite.

- Retard de croissance intra-utérin. (recommandations de la HAS) [7]
On ne dispose pas de suffisamment de données permettant de formuler une appréciation sur les avantages ou les risques du déclenchement artificiel du travail, en cas de retard de croissance intra-utérin à terme.


Le dépassement de terme :
La notion de « terme » varie d’un pays à l’autre. En France on considère qu’une grossesse est « à terme » à 41 SA (semaines d’aménorrhée, c’est à dire écoulées depuis le début des dernières règles). En Belgique et au Luxembourg, c’est 40 SA. En fonction du pays, et de la maternité où l’on accouche, on peut se voir proposer (imposer) un déclenchement à partir de 41 SA + 3 jours, voire même avant, alors que la notion de « terme dépassé » correspond à une grossesse qui se prolonge au-delà de 42SA. (recommandations de la HAS) [8]
Le terme théorique correspond à 41 SA, et on parle de terme dépassé à partir de 42 SA [...]
Si la femme enceinte n’a pas accouché à 41 SA + 0 jour, il est recommandé d’instaurer une surveillance foetale toutes les 48 heures.
En l’absence d’accouchement, à 41 SA + 6 jours, il est recommandé de réaliser un déclenchement, éventuellement précédé d’une maturation cervicale par prostaglandines.

Un déclenchement avant 41SA + 6 jours n’est dons pas justifié en l’absence de pathologie. Un protocole médical n’ayant aucune valeur juridique, si vous ne souhaitez pas être déclenchée, personne ne peut vous y obliger, mais il vaut mieux être bien informée pour résister à la pression.

Qu’est-ce qu’on col favorable ?
L’état du col se mesure en fonction des critères suivants : Dilatation, effacement (col long, mi-long, court), consistance (dur, mou), position (postérieur, centré, antérieur), auxquels on rajoute la hauteur de la tête du bébé (haute, engagée). Tous ces éléments permettent de calculer le score de bishop, score qui permettra de définir l’état du col comme
« favorable » (score supérieur ou égal à 6), « défavorable » (< 6) , ou « très défavorable » (entre 0 et 3).
Voici un site qui permet de calculer le score de bishop :
http://www.telesante-paysdelaloire.fr/p ... 4146.html/

Ce score est important car il va déterminer le mode de déclenchement.
Si le col est favorable, on se contentera la plupart du temps de déclencher avec une perfusion d’ocytocine.
Si en revanche le col est défavorable, il faudra faire au préalable une « maturation du col » avec des prostaglandines (sous forme de gel, d’ovule ou de tampon appliqués dans le vagin). Cette « maturation du col » sera suivie la plupart du temps par un déclenchement à l’ocytocine. On associe donc deux produits utérotoniques, et on multiplie par conséquent les risques de complications.

Produits utilisés
La HAS préconise l’ocytocine et les prostaglandines E2 sous forme intravaginale, moins agressive que la forme intracervicale, et rappelle que [9]
Le misoprostol (prostaglandine E1) n’a pas d’Autorisation de mise sur le marché (AMM) pour le déclenchement artificiel du travail.


Information et consentement éclairé
La HAS a édité une fiche d’information destinée aux patientes. Normalement, avant de réaliser un déclenchement (quelle qu’en soit l’indication), la maternité devrait remettre à la future maman une fiche précisant les différentes indications d’accouchement, les méthodes de déclenchements (prostaglandines et ocytocine), et les risques. Cette fiche venant compléter les informations reçues oralement.
Dans la pratique, cette information n’est quasiment pas donnée. Les futurs parents acceptent bien souvent un déclenchement sans savoir exactement quels sont les risques éventuels liés à la poursuite de la grossesse, les produits utilisés, les dangers liés à ces produits, le taux d’échec en fonction de l’état du col, les alternatives possibles...
Les gynécologues qui ne jugent pas bon d'informer leurs patientes ignorent peut-être ces articles du code de déontologie médicale [10]:
"Le médecin doit à la personne qu'il examine, qu'il soigne ou qu'il conseille, une information loyale, claire et appropriée sur son état, les investigations et les soins qu'il lui propose. Tout au long de la maladie, il tient compte de la personnalité du patient dans ses explications et veille à leur compréhension" (art. 35) ; "Le consentement de la personne examinée ou soignée doit être à rechercher dans tous les cas" (art. 36)


Risques
Les risques liés au déclenchement, quelle que soit la méthode utilisée, ne sont pas négligeables.
- augmentation de la douleur
- contraction excessives de l’utérus, pouvant aller jusqu’à la rupture utérine.
- souffrance fœtale nécessitant une césarienne en urgence
- césarienne pour « échec de déclenchement »
- augmentation des extractions instrumentales (accompagnées le plus souvent d’une épisiotomie)
- augmentation du risque d’hémorragie
- risque d’embolie amniotique (très rare mais extrêmement grave) multiplié par deux. [11]


La décision de déclencher un accouchement ne devrait donc se faire que pour un motif sérieux, après avoir évalué le rapport bénéfices-risques (bénéfices pour la santé du bébé et de sa mère, et non pas pour l’organisation de la maternité), comme le souligne le CNGOF (mises à jour, 2003) [12]
Ce qui compte par-dessus tout, c’est l’indication du déclenchement. Il faut en peser les avantages et les inconvénients, pour la mère et son enfant, après une lecture critique des données épidémiologiques.


Sources:
1] http://www.cngof.asso.fr/D_PAGES/PUMAFRST.HTM
2] http://www.em-consulte.com/article/114822
3] http://www.cngof.asso.fr/D_PAGES/PUMAFRST.HTM
4] http://pro.gyneweb.fr/sources/obstetriq ... /index.htm
5] http://www.infosaccouchement.org/articl ... =fr&pg=146
6] http://www.cngof.asso.fr/D_PAGES/PUMAFRST.HTM
7] 8] 9] http://www.has-sante.fr/portail/upload/ ... ations.pdf
10] http://www.ladocumentationfrancaise.fr/ ... ient.shtml
11] http://avancer.canalblog.com/archives/2 ... 77905.html
12] http://www.cngof.asso.fr/D_PAGES/PUMAFRST.HTM

mamancyto
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Re: Pourquoi déclencher l'accouchement?

Message par mamancyto »

Le lien vers le site du CNGOF n'est plus valide, si quelqu'un le retrouve, ça m'intéresse, mais en le recherchant je suis tombée sur une conférence sur le déclenchement du même auteur, le Dr Marpeau, de l'hôpital de Rouen.
Voici le lien:
http://www.cngof.asso.fr/D_PAGES/conf20 ... /index.htm

Sa conclusion, empruntée au professeur Y. Malinas:
L'obstétrique traditionnelle consiste à surveiller un phénomène physiologique en se tenant prêt à intervenir à tous les instants. L'obstétrique moderne consiste à perturber ledit phénomène de telle sorte que l'intervention devienne indispensable à l'heure exacte où le personnel est disponible. C'est beaucoup plus difficile.

soisickB
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Re: Pourquoi déclencher l'accouchement ?

Message par soisickB »

"Le médecin doit à la personne qu'il examine, qu'il soigne ou qu'il conseille, une information loyale, claire et appropriée sur son état, les investigations et les soins qu'il lui propose. Tout au long de la maladie, il tient compte de la personnalité du patient dans ses explications et veille à leur compréhension" (art. 35) ; "Le consentement de la personne examinée ou soignée doit être à rechercher dans tous les cas" (art. 36)

OK mais le médecin est un humain et il a : des peurs gainées de certitudes communes dans son milieu que lui sait mieux.
Evidemment les grosses catastrophes dues au Cytotec font peur mais pas au toubib pris entre plusieurs peurs: la mort du bb qui se profile dans le dépassement de terme, la rupture de la poche des eaux(attention microbes dangereux) et le risque infime décrit pour le cytotec . Tant qu'il ne l'a pas rencontré...
Alors qu'il a rencontré au cours de sa carrière de chef les autres risques et il en garde un tres mauvais souvenir.
de plus le cyto est rapide et il adore etre libéré d'une inquietude rapidement, la cesar qui derange la mere ne le derange pas du tout!!!
Bref les valeurs des toubibs et celles des meres ne sont pas les memes et le toubib a l'argument massue: mais madame c'est pour le bien de Votre enfant!!
Quels parents ne vont pas ceder a la menace sous jacente???

Guineapigmom
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Re: Pourquoi déclencher l'accouchement ?

Message par Guineapigmom »

Concernant le déclenchement pour rupture prématurée des membranes à terme:

Comme dit plus haut, la rupture prématurée des membranes à terme (rupture de la poche des eaux) ne nécessite pas de déclenchement urgent. Pourtant les protocoles ne cessent d'être plus prudents: De 72h d'attente il y a une dizaine d'années, certains sont aujourd'hui passés à 24h, voire même 12h.

Le principal argument utilisé par le personnel médical pour [contraindre] inciter les femmes à accepter le déclenchement est la menace d'infections pour le bébé. (Je parle en connaissance de cause :x ).
Or, cette menace ne repose sur aucune donnée scientifique, et les contredit même! En effet, si risque infectieux il y a, il est minime (il faut déclencher 50 femmes pour éviter une infection! [et en milieu hospitalier, où les infections sont plus fréquentes!]), mais surtout il concerne la maman et non le bébé. Enfin, si celle-ci a le malheur d'attraper une infection, cette dernière peut-être facilement traitée au moyen d'antibiotiques!

Evidemment, si les gynécos disaient la vérité à leurs patientes, elles seraient moins dociles... et plus moyen de déclencher un accouchement pour partir en week-end tranquille... :twisted:

Pour plus d'infos, lire cet excellent article, qui récapitule en français les dernières recherches sur le sujet. (avec les liens vers les différentes études citées)

Guineapigmom
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Re: Pourquoi déclencher l'accouchement ?

Message par Guineapigmom »

Rupture prématurée des membranes à terme [suite]

Résumé de publication scientifique: M. Accoceberry, D. Gallot, L. Velemir, V. Sapin, H. Laurichesse-Delmas, F. Vendittelli, K. Coste, P. Vanlieferinghen, B. Jacquetin, D. Lemery, [2008], « Déclencher sans délai ou attendre devant une rupture des membranes à terme sur col défavorable ? N’ayons pas peur de l’expectative ! », Gynécologie Obstétrique & Fertilité, Volume 36, Issue 12, décembre 2008, p. 1245–1247 [Clermond-Ferrand, FR]. http://www.sciencedirect.com/science/ar ... 8908004475

Cet article passe en revue les nombreuses études ont déjà été menées sur le choix entre déclenchement immédiat ou différé pour les ruptures des membranes (RPM) à terme : Dans les groupes avec déclenchement différé, on observait que la majorité des patientes entraient spontanément en travail dans les heures qui suivaient la rupture, avant d’atteindre la limite de délai prévue.

Travail spontané
Selon les études analysées, les taux variaient de 60 % d’entrée en travail spontané dans les 24 heures, à 95 % dans les 36 heures, même en cas de col défavorable lors de la perte des eaux[1]. Une des études les plus importantes sur ce thème était le rapport du groupe international Term PROM. Il s’agissait d’une étude multicentrique, prospective, randomisée, qui comparait une attitude de déclenchement immédiat (par prostaglandines ou ocytocine [pas de misoprostol]) contre une attitude d’attente de quatre jours avant d’entreprendre une induction du travail. Les résultats des 5041 patientes randomisées étaient publiés en 1996 dans le New England Journal of Medicine[2]. Mille neuf cent soixante-deux des 2524 patientes (77,7 %) du groupe expectative étaient entrées en travail spontanément avant le délai de quatre jours. Les auteurs remettent donc en question la nécessité d’un déclenchement immédiat des RPM à terme, sachant que l’évolution naturelle conduira fréquemment à une entrée en travail dans un délai de quelques heures.

Risque infectieux
Il faut encore s’assurer de ne pas augmenter le risque d’infection maternofœtale en différant le déclenchement. En 2006, la Cochrane Database publiait une méta-analyse qui regroupait 12 études sur les RPM après 37 SA, comparant l’expectative à la naissance sans délai [3]. Elle retrouvait des taux de chorioamniotite, de fièvre pendant le travail ou d’endométrite (signes cliniques d’infection en post-partum) moins élevés dans les groupes avec déclenchement systématique. Il apparaît que 50 déclenchements seraient nécessaires pour éviter une chorioamniotite. Plus que la phase de latence, ce serait la durée de la phase active du travail qui serait corrélée à une augmentation du risque de chorioamniotite. Par ailleurs, il faut souligner que seules les mères présentaient une augmentation du risque infectieux lié à l’expectative. Du côté néonatal, une induction différée n’avait pas d’impact sur la morbidité : la mise en place d’une antibiothérapie était plus fréquente, mais aucune différence significative n’était retrouvée en termes d’infection néonatale, de détresse respiratoire ou de score d’Apgar inférieur à 7 à 5 minutes de vie. La pratique du déclenchement immédiat pour protéger l’enfant à naître d’un problème infectieux semble donc inopérante.

Une attitude d’expectative est envisageable pour des patientes dont la grossesse ne présente ni facteur de risque obstétrical, ni anomalie du RCF. Il est possible de différer une prise en charge obstétricale active et une discussion avec les parents doit s’instaurer. Il est important de pouvoir argumenter les décisions médicales, tout en prenant en compte le souhait des patientes, qui vivent parfois mal le déclenchement artificiel du travail, ressenti comme un échec.

L’expectative s’adresse aux patientes à bas risque d’infection. Un des moyens de ne pas augmenter ce risque est de limiter le nombre de touchers vaginaux avant et pendant le travail. La répétition de ce geste a été mise en évidence comme facteur de risque de développer une chorioamniotite dans les RPM à terme.[4]

Conclusion :
En conclusion, la prise en charge des RPM à terme n’est toujours pas consensuelle. Pour un certain nombre de patientes sélectionnées, l’expectative reste une alternative au déclenchement, en respectant cependant une limite de temps raisonnable. L’issue obstétricale et le pronostic néonatal ne semblent pas modifiés par l'expectative, et seul un faible surrisque d’infection maternelle est clairement démontré. Selon les auteurs, ces données permettent de conclure que le dialogue avec les patientes est essentiel dans la prise de décision et devraient inciter les praticiens à ne pas hésiter à accéder à leur souhait d’expectative si les conditions le permettent. De plus, le statut cervical défavorable ne doit pas être retenu comme un argument pour hâter la prise en charge active.


Références
[1]Keirse MJ. An evaluation of formal risk scoring for preterm birth. American Journal of Perinatology 1989;6(2):226–33.
[2]Hannah ME, Ohlsson A, Farine D, Hewson SA, Hodnett ED, Myhr TL, et al. Induction of labor compared with expectant management for prelabor rupture of the membranes at term. TermPROM study group. N Engl J Med 1996;334(16):1005–10.
[3]Dare MR, Middleton P, Crowther CA, Flenady VJ, Varatharaju B. Planned early birth versus expectant management (waiting) for prelabour rupture of membranes at term (37 weeks or more). Cochrane Database Syst Rev 2006;(1):CD005302.
[4]Seaward PG, Hannah ME, Myhr TL, Farine D, Ohlsson A, Wang EE, et al.International multicentre term prelabor rupture of membranes Study: evaluation of predictors of clinical chorioamnionitis and postpartum fever in patients with prelabor rupture of membranes at term. Am J Obstet Gynecol 1997;177: 1024–9.
Alcalay M, Hourvitz A, Reichman B, Luski A, Quint J, Barkai G, et al. Prelabour rupture of membranes at term: early induction of labour versus expectant management. Eur J Obstet Gynecol Reprod Biol 1996;70: 129–33.

papacyto
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Re: Pourquoi déclencher l'accouchement ?

Message par papacyto »

Présentation interactive réalisée à l'occasion du Salon Bébé Nature à Paris Expo du 15 au 17 juin 2012 par l'association "Timéo et les Autres" :

Déclencher l'accouchement - Pourquoi ? Comment ?
Déclencher l'accouchement
Pourquoi ?
Comment ?
Mortalité maternelle en France : 60 à 80 femmes chaque année
Mortalité infantile en France : 3,8 décès avant un an pour 1000 naissances vivantes
Situation périnatale de la France
Le rapport de la cour des comptes 2012 dénonce
Un constat sanitaire plus préoccupant qu'en 2006
Le déclenchement de l'accouchement a comme objectif de limiter les risques
23% des grossesses sont-elles pathologiques au point de justifier un déclenchement ?
QUELLES SONT LES INDICATIONS DE DÉCLENCHEMENT ?
QUELS SONT LES MOYENS UTILISÉS POUR DÉCLENCHER L’ACCOUCHEMENT ?
QUELS SONT LES RISQUES D’UN DÉCLENCHEMENT ?
Pré-éclampsie
Arrêt de la croissance du fœtus
       (à ne pas confondre avec un retard de croissance)
Diabète mal équilibré ou avec retentissement fœtal
Rupture prématurée des membranes à terme
       (si pas de mise en travail sous 48h)
Dépassement de terme (41 SA + 6 jours)
Grossesses gémellaires (39 SA + 6 jours)
Indications pour raisons médicales
Indications non justifiées médicalement
Diabète gestationnel bien équilibré sans retentissement fœtal
Suspicion de macrosomie fœtale (gros bébé)
Hypertension artérielle, hyperuricémie ou protéinurie isolées sans signe fonctionnel (à surveiller néanmoins)
Retard de croissance intra-utérin (sans arrêt de croissance)
Dépassement de terme avant 41 SA + 6 jours mais à surveiller toutes les 48h après 41 SA
Convenance
Recommandations de la HAS 2008
Le dépassement de terme en France
Le CNGOF* conseille en 2011 de proposer [et non imposer] un déclenchement entre 41+0 SA et 42+6 SA en insistant sur l’importance du choix de la mère et de l’information qui doit lui être fournie.
*CNGOF : Conseil National des Gynécologues Obstétriciens
Taux des déclenchements en France entre 1980 et 2010 : 10% à 23%
Pourquoi le bénéfice de cette augmentation des déclenchements n'apparait-il pas dans les statistiques ?
Classement des plus faibles taux européens de mortalité infantile : Entre 1999 et 2009, sur 30 pays européens, La France est passée du 7ème rang au 20ème rang
Aucune région géographique ne devrait enregistrer des taux de déclenchement artificiel du travail supérieurs à 10%
Les déclenchements non justifiés ne seraient-ils pas un facteur de risque ?
73% des décès par hémorragie sont jugés évitables
L'hémorragie du Post Partum (HPP) : Première cause de mortalité (seul pays dans ce cas en Europe)
Il rappelle : « aucune étude n’a encore démontré le bénéfice du déclenchement systématique en cas de grossesse prolongée ».
Les produits pour déclencher
Sur col mûr (Bishop >6)
Sur col immature (Bishop <6)
Perfusion d'ocytocine (Syntocinon)
Dinoprostone (PGE-2)
Gel, tampon, bandelettes, gélules
Misoprostol (PGE-1) - Cachet
Les moyens mécaniques pour déclencher
Sonde de Foley : non recommandée par la HAS, peu utilisée en France
Décollement de membranes
ne provoque pas toujours le déclenchement de l’accouchement
peut être douloureux
souvent pratiqué à l’insu de la femme, à l’occasion d’un examen
Rupture des membranes : souvent réalisée en association avec la perfusion d’ocytocine
risques de procidence (descente du cordon dans le col) si la position du bébé n’est pas favorable (bébé trop haut)
Les risques encourus lors des déclenchements
Contractions plus douloureuses
Souffrance fœtale aiguë (= situation d’urgence)
Hémorragie de la délivrance
Rupture utérine (très rare)
Handicap du bébé par manque d'oxygène (très rare)
Embolie amniotique (très rare)
Décès de la mère ou de l'enfant (très rare)
Augmentation du nombre de césariennes (2,5 fois plus), d’extractions instrumentales (+50%) et d‘épisiotomies (+30%)
Hyperstimulation utérine pouvant entraîner :
Que peut-on faire en cas d'hyperstimulation ?
Ocytocine : Diminuer ou arrêter le débit de la perfusion
Propess, Cervidil (PGE-2) : Retirer le dispositif (tampon)
Cytotec (PGE-1) : Aucun moyen de stopper ses effets, aboutit le plus souvent à une césarienne en urgence ou à une extraction instrumentale (forceps, ventouses).
Dans tous les cas, administration d’un tocolytique qui diminue momentanément l’intensité des contractions.
Retrouvez-nous sur Internet
http://timeo-asso.fr
http://bebecyto.org
Twitter : @bebecyto
Quelle information doit-on me donner ?
Code de déontologie médicale :
Nouvelle Loi 2011 sur le médicament :
Le médecin doit à la personne qu'il examine, qu'il soigne ou qu'il conseille, une information loyale, claire et appropriée sur son état, les investigations et les soins qu'il lui propose
Avant d'accepter un déclenchement
Exiger une information complète sur :
Le motif du déclenchement
Les méthodes employées
Le protocole de la maternité
Le rapport bénéfice / risque
La décision de déclencher doit être prise par les futurs parents après l'obtention d'une information claire et loyale
Comment garder le contrôle de mon accouchement ?
séances de préparation, lectures, forums, sites d’associations
http://www.doulas.info
Bien s'informer et se préparer
http://www.projetdenaissance.com
Construire un projet de naissance
Être bien accompagné
Faire appel à une Doula
Faire appel à une accompagnante périnatale
Faire appel à une personne de son choix
http://portail.naissance.asso.fr
Pour certains, l’accouchement déclenché, c’est :
Déclenchement : Un ensemble de procédés médicaux visant à faire débuter le travail et à faciliter la naissance de Bébé
Pour d'autres, l’accouchement déclenché, c'est :
Déclenchement : Forcer l’accouchement à démarrer par des techniques mécaniques ou chimiques, alors que ce n’est pas le moment
Fiche d'information indiquant :
définition du déclenchement
motif
déroulement
inconvénients
risques
Pas d'AMM : Le prescripteur d'un médicament hors AMM doit faire la preuve qu'il a informé le patient [...] de l'absence d'alternative médicamenteuse ainsi que des risques, contraintes et bénéfices susceptibles d'être apportés par le médicament prescrit
L'accélération du travail : un déclenchement masqué
Le déclenchement artificiel du travail et la stimulation de l’activité utérine répondent à des indications différentes mais leur réalisation est identique. OMS
Des ocytociques sont utilisés dans 58% des accouchements spontanés pour stimuler les contractions
INSERM : L’ocytocine pendant l’accouchement est un facteur de risque indépendant d’hémorragie grave
Stimulation de l’activité utérine : stimulation de l’utérus au cours du travail ayant pour but d’accroître la fréquence, la durée et l’intensité des contractions
Déclenchement artificiel du travail : stimulation de l’utérus destinée à provoquer le travail
Une administration d’ocytocine en partie à l’insu des femmes
Enquête périnatale 2012
CIANE
Permet d'ouvrir le dialogue avec les professionnels de santé

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